« Test : Lindemann Musicbook SOURCE II CD & POWER II 1000 – Amplificateur de puissance et lecteur réseau – Intelligent et puissant » FAIR AUDIO

Voici la conclusion de l’article :

Il est temps de passer au test d’écoute sur le grand système — le moment de vérité approche. Le Lindemann Musicbook SOURCE II CD est ici utilisé comme streamer face à une combinaison composée du serveur musical NAD M50.2 sans convertisseur (prix : 4 750 €) et de la section DAC de l’amplificateur intégré McIntosh MA8900 AC (9 780 €). La source est d’abord mon compte Deezer HiFi (Flac en qualité CD). Le Musicbook transmet ses signaux au McIntosh via un câble RCA. Autrement dit : convertisseur McIntosh contre convertisseur Lindemann, avec comme enceintes les Martin Logan Impression 11A (14 000 €). Gong, le ring est ouvert pour la première manche de lecture et d’écoute !

Le premier mot qui me vient à l’esprit est « serein ». Cela peut sembler peu spectaculaire, mais c’est une qualité qui se révèle précieuse à moyen et long terme. Car les appareils qui accentuent ou négligent certaines plages de fréquences finissent souvent par agacer : trop sourds, trop brillants, trop artificiels, ou autre.

Rien de tout cela ne s’applique au Lindemann Musicbook SOURCE II. Rien n’est exagéré ni dissimulé. En d’autres termes : c’est une expérience musicale neutre, avec seulement quelques légères réserves (que nous aborderons plus tard). Comparé à la combinaison NAD-McIntosh, on note des commentaires comme « légèrement plus clair et un peu plus transparent » ou « un peu moins volumineux ». Autre point notable : les guitares électriques saturées ressortent davantage. Sur le morceau « Avernal Gate » du remarquable nouvel album de Khemmis, Deceiver (doom metal mélancolique), elles sonnent plus rondes et retenues via le convertisseur McIntosh, alors qu’elles s’imposent davantage avec le Musicbook SOURCE II. Rien d’étonnant : le McIntosh offre une restitution plus sombre, plus chaleureuse et plus harmonieuse.

À noter : que ce soit via CD, clé USB à l’arrière ou streaming Deezer/Tidal, cela ne fait pas une grande différence avec le Musicbook. À la rigueur, la lecture depuis la clé USB semble un peu plus tendue et énergique — si l’on tend bien l’oreille.

Un autre adjectif qui décrit parfaitement le Lindemann Musicbook SOURCE II CD est « précis ». On peut plonger profondément dans chaque enregistrement — les détails sont transmis avec clarté, sans tomber dans une analyse froide ou excessive. Ils sont simplement là, naturellement, comme les minuscules coups de pinceau dans un tableau de maître — si l’on souhaite s’y attarder. Le Musicbook garde toujours une vue d’ensemble. Il permet une écoute musicale détendue tout en révélant une richesse de microdétails dynamiques à savourer. Un équilibre difficile à atteindre, que peu d’appareils maîtrisent — et souvent à des prix bien plus élevés.

Énergie, Mr Scott !

Ceux qui pensent que cette finesse nuit à la dynamique brute se trompent. Exemple parfait : « Shallow Tears » de Light Asylum. Ce duo trop méconnu de Brooklyn n’a sorti qu’un seul album (Light Asylum, 2012), mais y célèbre un mélange incroyable de wave, synth-pop, funk, soul et une voix féminine profonde rappelant Alison Moyet (Yazoo). Le morceau « Shallow Tears » révèle une dynamique brutale entre batterie et nappes de synthé épaisses, surmontée par le chant presque lyrique de Shannon Funchess. Et voilà : énergie, Mr Scott ! Les percussions frappent dans le ventre, la voix touche directement l’âme.

Les basses descendent très bas, comme le montre « Other Voices » du légendaire album Faith de The Cure. Ce disque, vieux de 41 ans, était en avance sur son temps malgré un budget modeste, et impressionne encore aujourd’hui par ses graves profonds et son atmosphère froide, limpide, presque clinique. Le Musicbook SOURCE II CD parvient à reproduire avec précision les lignes de basse de Simon Gallup. Même les attaques de sub-basses ultra profondes, comme dans « A Violent Noise » de The XX (I See You, 2017), restent maîtrisées et bien tenues.

Médiums, aigus et scène sonore
Les médiums inférieurs influencent notre perception de la chaleur et de la plénitude. Là aussi, le Musicbook reste fidèle à l’idéal de neutralité. Il ne tombe pas dans l’excès de rondeur (comme mes chers composants McIntosh), mais offre suffisamment de matière pour satisfaire les amateurs de son charnu. La restitution vocale — testée ici avec London Grammar et la voix exceptionnelle de Hannah Reid — transmet émotions et belles couleurs sans jamais devenir sucrée.

Les aigus sont clairs et très bien définis. C’est le seul domaine où le Musicbook s’éloigne légèrement de la neutralité. « Offensif » serait exagéré. Plutôt un peu plus brillant/frais, mais sans agressivité. Cela ne nuit en rien à l’écoute prolongée, même au casque et à volume élevé.

La scène sonore s’étend légèrement au-delà des enceintes latéralement, et — particularité notable — son fond se situe à peu près sur la ligne des haut-parleurs. Pas de profondeur ? Faux — car devant les transducteurs, il se passe beaucoup de choses : les instruments sont bien délimités dans l’espace, faciles à localiser, et s’avancent parfois vers l’auditeur. Il y a un vrai avant/après, ce qui renforce l’impression tridimensionnelle.

Impression sonore : Lindemann POWER II 1000
Il ne faut pas longtemps pour comprendre que l’ampli de puissance Lindemann POWER II 1000 suit le même idéal sonore que le Musicbook : rapide, dynamique, transparent. Il sonne — sans surprise — plus clair et plus vif que mon ampli intégré McIntosh. Par moments, le duo Lindemann me rappelle le Devialet 400 (13 500 €), que j’ai possédé il y a quelques années. En combinaison avec les électrostatiques Martin Logan, très résolutifs, je préfère le McIntosh, plus rond et chaleureux. Mais avec d’autres enceintes, le résultat pourrait être tout autre.

En duo, le Musicbook SOURCE II CD et le POWER II 1000 forment non seulement un bel ensemble visuel, mais aussi une chaîne stéréo complète à environ 7 000 €, à laquelle il ne manque que des enceintes et éventuellement une platine vinyle. Il ne faut toutefois pas empiler les deux boîtiers de façon permanente, car l’ampli de puissance chauffe sensiblement en fonctionnement. Pas de quoi faire cuire des œufs, mais suffisant pour se réchauffer les mains après une balade hivernale.

Le « Grrr » du début s’est transformé en applaudissements. Mon verdict : petit, mais costaud. Certes, c’est une expression convenue, mais elle résume parfaitement la situation. Ces élégants boîtiers en aluminium ne pèsent que deux ou trois kilos, mais ils sonnent comme de véritables poids lourds. Ils allient légèreté et puissance, capables à la fois de danser avec finesse et de décocher des uppercuts sonores dans le creux de l’estomac.

Le Musicbook SOURCE II CD joue avec une superbe naturalité, une belle dynamique, sans jamais montrer de dureté — et il descend jusque dans les profondeurs du registre grave. Seuls les aigus s’écartent légèrement de la neutralité, avec une touche de fraîcheur supplémentaire. Le Musicbook convient aussi bien aux auditeurs contemplatifs qu’aux analystes exigeants, et dans sa gamme de prix, il n’a guère à craindre la concurrence. Il incarne l’antithèse du gros système HiFi imposant qui domine la pièce. Cela vaut aussi pour l’amplificateur Lindemann POWER II 1000, qui s’accorde parfaitement au SOURCE II, tant sur le plan esthétique que sonore. Il permet de piloter avec aisance même des enceintes exigeantes, en leur offrant des performances dynamiques convaincantes.

Lindemann Musicbook SOURCE II CD en résumé
– Caractère sonore : largement neutre, très transparent et détaillé, avec un rendu fluide et serein, parfaitement adapté à l’écoute prolongée.
– Aigus : légèrement mis en avant, plus brillants/frais, mais jamais agressifs.
– Grave et voix : basses puissantes et bien définies, excellente restitution vocale.
– Dynamique et scène sonore : performances de premier ordre en macro et microdynamique, qui dépassent sa gamme de prix. La largeur et la profondeur de scène ont encore une marge de progression. Cependant, la scène reste très précise et tridimensionnelle, les instruments se détachent avec relief dans l’espace.
– Amplificateur casque : puissant et neutre, compatible avec des casques peu sensibles, rendant inutile l’achat d’un ampli casque séparé — sauf si l’on souhaite une sortie XLR.
– Fonctionnalités : préampli, lecteur réseau, DAC, ampli casque et lecteur CD réunis dans un seul boîtier. Associé à l’ampli de puissance maison POWER II 1000, il forme un ensemble complet qui répond à toutes les attentes.
– Finition : fabrication haut de gamme, design soigné en aluminium.
– Ampli Lindemann POWER II 1000 : suit le même idéal sonore que le Musicbook SOURCE II CD.

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